Treize mois

(28 septembre)

Non mais dites donc, j'ai raté l'anniversaire de mon propre blog!
Ca fait plus d'un an que je raconte des petits riens à six ou sept lecteurs. Vous avez de la patience, les gens...
Et moi, je manque d'imagination. Même si, parfois, je rêve que je blogue. Ou que je vois quelque chose de blogable, comme cette caravane immatriculée 19 et à l'arrière de laquelle aurait séché un costume rouge et blanc, me permettant d'annoncer un scoop: le Père Noël habite en Corrèze (je crois au Père Noël dans mes rêves si je veux)!
Donc, aujourd'hui, rien de folichon.
Ah, si: hier, il a plu. Je m'excuse, mais c'est une nouvelle, parce que ça fait au moins trois mois qu'il n'était pas tombé une goutte d'eau sur la région. Les arbres ont soif, les massifs sont désséchés, il faudrait bien encore un peu de pluie.
Numérobis et mes élèves regardaient toute cette eau avec intérêt. Comme quoi, dans certaines conditions, la naïveté des découvertes enfantines peut se préserver.

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Marrante d'élève

(26 septembre)

Hier au soir, nouvelle réunion avec les parents d'élèves. L'équipe enseignante de la 206 (la seconde six, pas la voiture, oh lala!) reçoit les parents.
Et là, d'emblée, ou presque, une marente tombe sur la prof de français, non mais oh comment ça ils ont tous ces livres à acheter, pour des élèves qui veulent qui veulent aller en S, c'est pas un peu beaucoup? La collègue lui répond gentiment que, d'abord, tous les élèves de la classe ne veulent pas aller en S, et, ensuite (s'il avait écouté un peu, son cher rejeton le lui aurait dit!), il ne faut pas acheter tous les livres, certains ne sont que conseillés. A quoi une autre maman (à l'enfant plus futé, sans doute) ajoute qu'elle, elle n'a pris que les trois premiers, ceux qui sont actuellement à l'étude, et qu'elle achètera les autres au fur et à mesure.
Sans se démonter, la marente reprend que oui, de toute façon, cette rentrée est bien trop chère, elle va faire une pétition, tatati, tatata. Une autre maman, ironique, fait remarquer que la calculatrice n'était pas donnée. Et un papa note qu'il ne faut quand même pas se plaindre, vu qu'il y a quelques années, on payait encore les manuels.
Il paraît que les autres parents n'ont pas l'intention de signer la pétition. Et que la prof de français va demander aux élèves qui était la marrante, qu'on rigole.
A part ça, il y a aussi des parents intéressés, une maman qui avait lu l'oeuvre complète prévue par la collègue et qui voulait savoir où je projetais d'emmener mes élèves (oui, j'ai ce projet fou!), un papa qui voulait savoir si les profs de langue travaillaient dans le cadre du CECR (pinaise, j'ai à peine de quoi faire un groupe!) et si j'utilisais les nouvelles technologies (non, mais je veux bien un stage de formation... bonsoir M. le Proviseur).
Enfin bref, les parents, c'est comme les élèves et les profs, il y a ceux qui suivent, ceux qui font semblant et ceux qui font les malins.

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Pieds nus

(22 septembre)

Je n'ai jamais trop aimé les chaussons. Ni même les chaussures, en fait. J'aime bien me promener pieds nus chez moi, et, l'été, dans l'herbe (et sur la plage, mais ça ne compte pas, tout le monde le fait).
Donc, moins je porte de chaussettes, mieux je me porte. Je n'ai pas dû enfiler de chaussettes depuis mon retour de vacances (là, j'en avais porté plein, vu que la Bretagne, Grande ou pas, était quand même un peu humide, cet été).
Mais comme je n'aime pas montrer non plus mes doigts de pieds, surtout le petit dernier, là, oui, l'orteil rougeaud et boudiné qui ne touche même pas le sol, mais à quoi est-ce qu'il sert, celui-là? (J'ai lu quelque part que l'évolution le condamnait à la chute, bien fait pour lui!) Donc, comme je cache mes orteils sous des chaussures à bout fermé, il me faut des saussu' (avec le cheveu sur la langue, merci) en cuir, ou tout au moins en matière naturelle, sinon bonjour la transpiration, il fait encore 30°, l'après-midi, par ici.
Quelle ne fut pas ma joie, par conséquent, de découvrir que ces sabots d'une marque espingotte évoquant la nature étaient à moitié prix chez mon revendeur habituel. Parce que bon, des chaussures à presque 100 euros la paire, ça fait un peu beaucoup quand même (je sais, on vu bien pire, mais je ne suis pas ministre, moi). La couleur (elles sont jaunes, ou bien?) ne me plaisait qu'à moitié, néanmoins l'essayage de ces sabots fut une révélation. Quel confort! Un déjeuner de soleil, aurait dit mon professeur de danse.
Et hop, dans mon sac! Avec le petit livret explicatif en espingot et en engliche, qui me dit que le cuir est traité sans produit toxique pour l'environnement, que le caoutchouc de ma semelle est garanti naturel et sans pétrole, ou alors recyclé, tout comme le liège de la semelle anatomique (non, je ne suis pas une mamie, ça va bien, ho!), enfin que ce sont des chaussures tout ce qu'il y a de plus responsables envers la planète.
Non seulement je me fait plaisir, mais en plus, je fais une bonne action. A ce prix-là, je n'allais pas me priver.

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Jeudi matin

(20 septembre)

Il y a un mois, tandis que nous rentrions de vacances, j'imaginais ce que pourraient être mes semaines, cette année, et pensais, comme ça, que le jeudi matin, je pourrais... rien du tout, que diantre, puisque c'est le mercredi matin que j'avais demandé (j'ai comme qui dirait des enfants à garder) et que, avec un emploi du temps sur deux établissements, il était peu vraisemblable que j'aie mon mercredi et mon jeudi matin.
Le jour de la pré-rentrée, j'ai découvert mon emploi du temps. Et, au lieu de regarder les classes (forcément des secondes), j'ai vérifié mon mercredi. Horreur, peste, vinaigre! J'ai cours le mercredi matin. Le module, en plus, avec forcément un autre cours (de maths, en l'occurence) en parallèle, le genre de truc impossible à déplacer, surtout quand l'emploi du temps d'un autre établissement augmente les contraintes.
Ensuite, j'ai vu que, dans ce lycée-là, je n'avais cours ni le lundi, ni le jeudi. Ce qui laissait présager au moins une demi-journée de libre. Je n'ai pas encore décidé si j'ai mon lundi matin ou mon lundi après-midi: j'ai cours de 11 heures à 13 heures (dans mon second lycée, donc), ce jour-là. Mais en revanche, j'ai mon jeudi matin.
Que vais-je donc pouvoir faire de cette matinée? Bloguer, déjà, la preuve en ce moment-même. Pour le reste, copies, ménage, courses, préparations de cours, lessive et autres devraient m'occuper.
Ah, et je vous rassure, mes enfants ne sont pas à l'abandon, le mercredi: Numérobis va chez sa nounou, et est tout étonné de me voir arriver avant le repas de midi, et le Pirate a trouvé une place au centre aéré.

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En progrès

(14 septembre)

Quand nous sommes rentrés de vacances, il ne faisait aucun doute que Numérobis avait accompli de gros progrès. Il se déplace maintenant sur deux pattes, certes un peu comme Charlot, jambes fléchies et pieds en canard, mais c'est déjà ça, et son vocabulaire se développe sans cesse, même si certains mots sont incompréhensibles pour un non-initié (que "cain-con" soit la sonnerie du micro-onde ou le bruit de la cloche de la cathédrale, par exemple, a de quoi surprendre).
Pour le Pirate, la progression était moins évidente. Même si ses dessins sont de plus en plus figuratifs. J'ai ainsi très bien reconnu, grâce au pavillon à tête de mort, un bateau pirate qu'il avait dessiné en mon absence. Les bonshommes sont complets, et il y a maintenant de l'herbe sous leurs pieds (et de la terre sous l'herbe, voire un soleil dans le ciel). Nous le félicitons donc pour ses dessins, et le dernier bonhomme rapporté de l'école trône sur la porte du frigo.
Mais, depuis la rentrée, le Pirate a décidé qu'il était un grand. Ou plutôt, un moyen, conformément à sa catégorie scolaire (dans sa classe, il y a des petits, qui dessinent et font de la pâte à modeler pendant que les moyens travaillent, attention, on ne rigole plus). Donc, par exemple, il a demandé à son papa d'enlever les petites roues de son vélo. Et une semaine plus tard, il se débrouille comme un chef. Ma belle-mère avait du mal à y croire, vu que la cousine (trois ans de plus) vient tout juste d'abandonner les fameuses petites roues.
Mes enfants grandissent...

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Lycée tout neuf

(12 septembre)

En fait, l'établissement où je fais cours la moitié du temps n'est pas encore tout à fait terminé.
Le proviseur se désespère de voir la poussière qui revient sans cesse derrière les femmes de ménage, il transporte lui-même le matériel dans les salles en l'absence d'ouvrier nommé pour l'entretien, il court ici et là pour assurer la mise en route et le confort des personnels.
Les profs rigolent devant les poignées de porte qui cèdent et les portes qui coincent ou ne ferment pas, les élèves cherchent les numéros de salle scotchés en tout petit sur les huisseries.
J'ai un magnétophone-lecteur de CD tout neuf avec télécommande, s'il vous plaît, mais l'un des interrupteurs de ma salle n'a pas de boîtier. J'ai une salle pour moi toute seule, mais la porte frotte, le joint inférieur est déjà presque arraché. J'ai un cahier d'appel, mais pas de cahier de textes (ce qui est embêtant, parce que, dans cette académie, je n'ai pas encore vu l'inspectrice, et elle n'a évidemment pas encore vu le lycée).
C'est rigolo, un lycée qui ouvre, avec une équipe réduite et qui, pour l'instant, à l'air de bien s'entendre. Je m'y sens beaucoup mieux que dans l'autre grand machin du Petit Prince, avec ses 3000 élèves et ses collègues qui vous dévisagent (heureusement, je commence à ne plus trop avoir l'air d'une pionne).

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Deuxième année

(6 septembre)

Ce n'est pas parce qu'on a déjà un an d'école derrière soi que la rentrée est une chose simple et allant de soi. Il n'y a qu'à voir les visages des petits copains qui s'illuminent, lorsqu'ils voient le Pirate aux abords de l'école, pour s'en rendre compte. Non que mon fils soit si populaire ou charismatique. Mais il est un visage connu, quelqu'un de familier dans cette école encore si étrange où il faut prendre de nouveaux points de repères: nouvelle maîtresse, nouvelle classe, nouveaux copains...
Il y en a qui sont plus angoissés que d'autres, et j'ai trouvé la maîtresse un peu rude, ce matin, de renvoyer J*** accrocher son sac au porte-manteau toute seule. D'autant que, moi qui ai pourtant la prétention de savoir lire, je n'ai pas trouvé l'étiquette de J***.
Et puis il y a S***. Elle était dans la classe du Pirate, l'an dernier, et je l'ai vue aussi au centre aéré. Le matin, elle pleurait, se plaignait de maux de ventre, hurlait qu'elle voulait sa maman... Et ce matin, j'ai reconnu ses pleurs, en sortant de l'école. Elle en aurait presque rendu son petit déjeuner, tellement elle ne voulait pas aller en classe.
Et dire que j'ai choisi de rentrer en classe tous les ans jusqu'à la retraite!

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Nouvelle année

(2 septembre 2007)

Etant donné la chute vertigineuse des effectifs de germanistes, mon poste de l'an dernier a été supprimé et j'ai obtenu ce qui devait être le seul poste disponible du coin, dans un lycée qui doit ouvrir cette rentrée.
O joie, un poste où le nombre d'heures, en trois ans, ne pourrait qu'augmenter au fur et à mesure que s'ouvriraient les niveaux de classe! J'étais ravie, même si, en attendant, il faudrait compléter le service ailleurs (mais à 5 minutes de chez la nounou, alors...).
Le proviseur, contacté en juin, m'a vite refroidie. En fait, l'académie avait prévu 9 heures, soit une petite classe de LV1 et deux groupes de LV2. Les effectifs inscrits ne laissaient entrevoir qu'on seul groupe de seconde langue, finalement. Mais j'échaffaudais encore des projets d'animations pour les quelques heures vacantes de l'emploi du temps.
Las! J'ai mis les pieds avant-hier dans l'établissement. Encore en travaux, pas tout à fait terminé. Mais ce qui est très incomplet, à mon avis, c'est la liste des élèves: même pas une dizaine dans chaque groupe. C'est à pleurer!
Et pour couronner le tout, la collègue de l'établissement dans lequel je complète mon service m'a annoncé que le groupe de 1ère LV1 qui aurait pu faire mes délices ne compte que quatre élèves!

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