Ze veux domir!

(30 janvier)

La scène avait amusé mon papa, à Noël: Numérobis, couché un peu contre son gré, et qui réclamait, quelques minutes plus tard, "ze veux domir". Eh, bien, couche-toi, et dors!
Sauf que ce n'est si simple que ça.
Il nous a refait le coup, hier soir (et cela lui arrive de temps en temps). Comme K. avait laissé la lumière le temps que je vienne lui dire bonsoir, Numérobis était assis sur son lit et choisissait un livre. Il avait déjà eu l'histoire paternelle avec son frère, je lui ai donc dit que maintenant, il devait dormir. Le bougre n'étant pas d'accord, j'ai fini par éteindre alors qu'il était assis dans son lit. Et ça n'a pas raté. Quelques minutes plus tard, j'ai entendu ce refrain connu: "Ze veux domir!" K. est donc allé le coucher.
Numérobis semble incapable de passer de la position assise à la position allongée dans le noir. Ou bien c'est l'absence de témoins, qui le gêne? Peut-être qu'il lui faut quelqu'un pour constater (et admirer) que, finalement, le roi se couche?

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Petit escargot...

(29 janvier 2009)

Petit escargot
porte sur son dos
sa maisonnette.
Aussitôt qu'il pleut,
il est tout heureux,
il sort la tête.

Ah, non, sur cette chanson là, excusez moi, pas de litige.

Nos divergences familiales portent sur l'escargot qui va à l'école, à la foire et en vacances. Pour la foire, pas de problème. Mais pour l'école, entre la mémoire de ce que j'avais appris en primaire, la version de la maîtresse du Pirate et celle que Numérobis vient de rapporter de la garderie (oui, on apprend cette chanson de plus en plus tôt, dans la famille), nous en sommes déjà à trois hypothèses.

Voici donc le premier couplet:

Un escargot s'en allait à l'école,
Car il voulait apprendre à - -.
Quand il arriva, ne vit que des herbes folles,
C'était les vacances d'été.

Que voulait donc apprendre l'escargot? Ce n'est ni à lire (manque une syllabe), ni à écrire, puisqu'il faut un infinitif du premier groupe pour rimer avec "été".

Pour le troisième couplet, à vrai dire, je suis assez d'accord pour les variantes:

Un escargot s'en allait en vacances,
Pour visiter l'Inde et le Japon.
Au bout de - -, il était toujours en France,
Entre Dijon et - -.

Au bout de deux ans/ trois mois/ huit mois? A vrai dire, peu importe, l'escargot est lent, et puis c'est tout.
Quant à la deuxième ville en -on (pour rimer avec Dijon), il me semblait que c'était Mâcon, mais la maîtresse du Pirate a choisi Lyon, solution à mon avis peu satisfaisante car elle oblige à une diérèse (Ly-on) pour respecter le rythme. Tant qu'à faire, elle aurait aussi bien pu régionaliser et coincer l'escargot entre Toulon et Menton. Et les petits bretons le laisseraient en rade entre Lannion et Redon.

Non, mais, ce qui me turlupine vraiment, c'est ce que l'escargot voulait faire à l'école.
A votre avis?

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Traduction, trahison

(26 janvier)

Ce qu'il y a de bien, quand on est malade, mais sans trop de fièvre, c'est qu'on a plein de temps pour lire.
Et comme je lis aussi des livres traduits de l'anglais, j'ai eu le temps de remarquer quelques petites erreurs dans les traductions. Oui, sans même avoir l'original sous le nez. Quand on sent la version originale derrière le texte français, c'est que c'est mal traduit. En l'occurrence, pourtant, ils s'y sont mis à trois pour venir à bout (le plus rapidement possible) d'un pavé destiné à devenir un best-seller.
Sauf que "prétendre" ne peut pas être une traduction correcte dans une phrase du type "Elle prétendit ne rien voir."; c'est visiblement une mauvaise interprétation du faux-ami "to pretend", et il eût fallu traduire "Elle fit comme si elle n'avait rien vu." Mais la plus belle bourde, dans ce livre, c'est la phrase suivante: "Arrivés là, ils redescendirent à travers les champs de maïs." Déjà, je ne suis pas sûre qu'il y ait actuellement beaucoup de champs de maïs en Normandie, où se situe l'action. Mais surtout, les faits se déroulent en 1348.
Bref.
Pendant que je suis dans les erreurs de traduction, mon regard est de nouveau tombé sur le sac de litière K'four, qui annonce fièrement, en fin de paragraphe, "Geschätzte Werte für eine Katze", ce que j'ai envie de traduire par "Valeurs qu'un chat estime". Car ils se soucient des valeurs félines, chez K'four. Sauf que, en fait, le texte français (de départ) dit "valeurs estimées pour un chat", et que si on lit l'intégralité du paragraphe, il s'agit en fait du temps que la litière met à sentir mauvais quand il y a un seul chat qui l'utilise. "Werte für eine Katze geschätzt", ou éventuellement "Für eine Katze geschätzte Werte", donc, mais en tout cas, le chat avant le participe, en allemand, s'il vous plaît!
C'est ennuyeux, parfois, de savoir des langues étrangères. Ca peut mettre fin à certain suspense, par exemple. Figurez-vous qu'au nombre de mes lectures récentes figure Harry Potter, et que le titre anglais du premier tome réduit à néant le mystère de la trappe, puisqu'il s'agit de "Harry Potter and the Philosopher's Stone". La cache abrite la pierre philosophale, et puis c'est tout. Le traducteur français a, si vous voulez mon avis, ajouté au charme de l'oeuvre en ne trahissant pas ce secret dès le titre.
Il y en a qui sont plus doués que d'autres...

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Opium

(22 janvier 2009)

Je n'ai pas une grande expérience des drogues, ni légales (je ne fume pas et ne bois pour ainsi dire jamais), ni illégales. Deux fois dans ma vie, on m'a proposé un joint, j'ai refusé à chaque fois. Bon, mettons que j'ai inhalé la fumée, la deuxième fois, parce que c'était dans un endroit clos.
Quand je me suis cassée la jambe, le protocole post-opératoire pour lutter contre la douleur prévoyait de la morphine. Et je me souviens très bien m'être fait enguirlander par une infirmière parce que je ne pompais pas assez. En même temps, quand la perfusion s'est arrachée et qu'ils ont douté de pouvoir la remettre, ils étaient bien contents de saisir le prétexte de ce faible pompage pour passer un peu plus tôt que prévu à l'étape suivante (eff'eralgan code'ine).
Là, pendant quatre jours, j'ai expérimenté l'opium. Parce que, à force de tousser pour dégager mes poumons englués, je me suis fait mal au dos. Une douleur lancinante, mais qui devient aiguë à chaque fois que je tousse. Or il faut que je tousse. Donc, mon médecin m'a prescrit deux médicaments, un pour dormir et un pour le jour. Les gélules de jours contiennent de la poudre d'opium (et de la caféine), celles de nuit sont à ranger dans la catégorie des opioïdes, elles libèrent leurs bienfaits pendant 24 heures et peuvent créer une dépendance.
Donc, j'ai plané un peu. Mais au moins, à conditions de me mettre dans une position adéquate (couchée sur le côté), j'arrivais à tousser et à dégager mes poumons. Le matin, j'avais presque l'impression d'être deux personnes, tellement mon poumon gauche faisait du bruit quand je respirais. Si je ne crachais pas les glaires décollées par la toux, j'étais obligée de vomir. C'est dire si j'étais en forme, hein?
Ce matin, ça allait un peu mieux. Poumon silencieux, pas de crise de suffocation. Mais quand même vomissage immonde, juste un peu plus tard que d'habitude. Et nuit passée à tousser, aussi, faute d'être abrutie à l'opium.
Comme il fallait que je montre mon édifiante radio à mon médecin, je suis allée patienter une heure et demie en salle d'attente. Et mon arrêt maladie a été aussi sec prolongé de quinze jours. Quant à ma personne, elle a été redirigée vers un spécialiste (un pneumologue, quoi), parce que bon, des poumons comme ça, quand on ne fume pas et qu'on est même pas en contact avec des fumeurs, ce n'est pas normal.
Je me demande si on va réussir à me faire remplacer, ou si les élèves vont rester un mois sans faire d'allemand...

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Erreur de diagnostic

(19 janvier)

Pourquoi ai-je l'impression qu'on ne me lit plus? Et pourquoi vos commentaires ont-ils un ou deux message(s) de retard?

Bref.

Je voulais vous parler de la santé de Numérobis.
Après quoi vous demanderez peut-être des nouvelles de la mienne.
Depuis la semaine dernière, Numérobis tousse. Rien d'étonnant à cela, puisque moi-même, je tousse depuis trois semaines. Mercredi matin, il faisait 39° (enfin, 38,97°, mais on ne va pas chipoter, si?); donc j'appelle chez son pédiatre, et on me répond que ah non, il est débordé par les urgences. Ok. Pour le lendemain, alors? Ah, oui, éventuellement, mais avec l'acolyte du pédiatre habituel. Va pour l'acolyte.
Jeudi, je pose Numérobis chez la nounou, le temps d'aller moi-même chez le médecin, puis j'emmène mon fils chez le pédiatre. Trois quart d'heures de retard. Il faut dire qu'il y pas mal de petits malades qui ont dû se rajouter au planning, comme nous.
Tout en disant qu'il ne veut pas y aller, Numérobis marche gentiment vers le bureau, où il entre même avant moi. Il a fait de l'opposition de principe pendant toute la consultation, mais s'est laissé examiner sans problème, tournant de lui-même la tête pour montrer ses oreilles.
J'ai listé ses soucis dans l'ordre suivant:
- ça fait trois semaines que je traîne cette sale toux (d'ailleurs, voyez ma voix);
- depuis trois nuits, il tousse presque autant que moi;
- mercredi, il faisait 39° le matin et encore 38,5° le soir;
- mercredi à cinq heures, il a vomi;
- sa nounou me dit qu'il fait caca mou.
Conclusion de la femme de sciences: la fièvre est due à la gastro. Ordonnance en conséquence, éviction du lait pendant une semaine et un malheureux sirop pour la toux.
L'état de mon fils ne s'est pas du tout amélioré. Quand, samedi, il s'est réveillé après deux heures de sieste, K. l'a trouvé chaud (38,5, alors qu'il avait eu du paracétamol juste avant de se coucher) et l'idée que son fils se plaigne du dos ne lui a pas plus du tout. Le mal de dos associé aux problèmes respiratoires, c'est du vécu, pour K.
Comme c'est un papa soucieux de la santé de ses enfants, il a décidé d'emmener son fils à la maison médicale de garde. Il m'a demandé la carte vitale, il a pris l'ordonnance du petit, ma radio des poumons, et ils sont partis. Numérobis est revenu avec un antibiotique, que le médecin a prescrit dès l'auscultation thoracique, et avant d'annoncer la survenue prochaine d'une otite (ok, ça le pédiatre en avait vaguement parlé).
Depuis, Numérobis va un peu mieux. Et il n'a refait qu'un caca suspect (mais là, c'est peut-être bien la faute de l'antibio).

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SAC (Service Après Cadeau)

(13 janvier 2009)

Cher Papa Noël,
c'est pas pour dire, mais comme ma soeur, j'aurais quelques petites réclamations à te faire.
Pourtant, je t'avais préparé une petite liste?
Je veux bien croire que tu aies eu du mal à trouver le pull. Et peut-être que K. ne lit plus mon blog, ou alors il a oublié ce post-là.
Peut-être aussi que je deviens aussi peu intéressante que ma mère, à qui on ne sait jamais quoi offrir tant sa vie est morne. Même les livres, on n'ose pas.
Alors que pour moi, évidemment, les livres, ça marche. Surtout dans la catégorie "Bismarck est prof d'allemand". J'ai droit à de la littérature germanique, traduite ou pas, y compris des livres que j'ai déjà. Ou alors des livres qui parlent des relations de Machin avec l'Allemagne, ou de l'histoire de ce beau pays, ou... tu vois le genre, Papa Noël? Comme si on ne t'offrait que des trucs en rapport avec les rennes ou la Laponie.
Bon, heureusement, j'avais un peu déjoué ces plans en laissant une liste sur Amasône. Finalement, j'aurais peut-être dû diffuser plus largement cette liste. Ca aurait évité à certaines personnes (disons, parmi la génération la plus ancienne) de me faire des cadeaux totalement ridicules.
Le pot-pourri à la cannelle, ça peut encore aller, c'est une odeur que j'aime, et puis, c'est une femme préoccupée de bien d'autres choses (elle est enceinte) qui me l'a offert.
Mais que veux-tu que je fasse d'une chemise de nuit en polaire, je te prie?
Et d'un album photo certes plutôt joli et "fait main à Bali", mais où il faut impérativement ranger les photos comme çà et à cet emplacement précis (les petites mains balinaises ont prévus les coins)? J'ai déjà un album, je le remplis de moins en moins...
J'arriverai probablement à faire un sort à la bouteille en chocolat. Mais le morceau de chocolat blanc et les bouchées en chocolat cheap aperçus par ailleurs me donnent presque d'avance la nausée.
Les livres, au fond, ça a du bon...

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Dans l'indifférence générale...

Ca vous laisse de glace, hein, la mort de Laurence P.?

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Laurence P.

(9 janvier)

Dans l'indifférence quasi générale, Laurence P., qui a pourtant attendu un enfant avec des millions de femmes, nous a quittés, la semaine dernière, à l'âge de 90 ans.
Juste comme K. et moi nous demandions si elle était encore de ce monde.
Pourquoi nous poser cette question?
Parce que j'ai trouvé chez mes beaux-parents, qui sont en train de réorganiser leurs bibliothèques, l'édition 1971 du fameux livre. Celle où Laurence explique qu'il ne faut pas donner de prénom ridicule comme Ségolène (ou Harold) à son enfant.
Au chapitre sur les prénoms, l'auteur fustige aussi les assonances étranges, comme Léon Dupont et tout ce qui rime. Mais elle ne précise pas que les associations d'un nom et d'un prénom peuvent être ridicules. Et c'est comme ça que j'ai entendu l'autre jour à la radio un malheureux Monsieur Hoquet, que ses parents avaient prénommé Pierre.
En 1971, Laurence annonçait aussi que les prénoms régionaux commençaient à être acceptés par les officiers de l'état civil, mais qu'il valait mieux se garder de toute fantaisie. Et éviter aussi les prénoms "exotiques": appeler sa fille Sonia ou Ingrid quand on habite Lyon depuis deux générations, ce n'était pas envisageable. Enfin, pour Laurence. Parce que j'ai connu à Paris une Ingrid, née au début des années 1970, et qui n'avait rien de nordique.
En dehors de ces considérations sur les prénoms, il y a pas mal de choses qui ont évolué. Evidemment, pas d'échographie en 1971, le sexe de l'enfant était donc une des "deux surprises qu'il vous réserve" (l'autre étant de savoir à qui il ressemblera). Une femme enceinte pouvait fumer, mais pas plus de 10 cigarettes par jour. Et la bicyclette lui était déconseillée (elle est listée parmi les "ennemis").
Mais ce qui m'a fait mourir de rire, c'est la partie sur les choses à préparer pour partir à la maternité. La valise de maman, ok; la valise de bébé, avec 18 couches (lavables, évidemment!), une boîte d'épingles de sûreté et 12 "pointes" (est-ce que quelqu'un saurait de quoi il s'agit, ça à l'air en rapport avec le change?), des brassières et des chemise, mais pas de grenouillère ni de pyjama. Et oui, car dans les années 1970, les bébés restaient les cuisses à l'air; j'ai vérifié sur mes photos de naissance et sur celles de K.
Vous ne trouvez pas ça drôle? En fait, moi non plus, mais c'est qu'il y a encore un paragraphe. "Pour votre mari" Laurence conseillait de lui faire les courses, de manière à lui laisser une semaine de provisions pour le temps où la nouvelle maman reste à la clinique ou à l'hôpital. Car l'homme des années 1970 était incapable de faire les commissions (on disait comme ça, à l'époque).
Je me demande bien comment il s'y prenait pour faire cuire un steak, alors? Car ce n'est pas tout d'avoir de la nourriture dans le frigo. Encore faudrait-il être capable de se faire à manger.

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Epiphanie

(6 janvier 2009)

N'en déplaise à M. Oberthur, aux pompiers et autres éboueurs, la vraie date de l'Epiphanie, c'est aujourd'hui, et non pas, comme on l'entend partout, le premier ou deuxième dimanche de janvier.
En effet, qu'est-ce que l'Epiphanie?
La fête des rois.
OK, quels rois?
Les Rois mages, ceux qui ont suivi l'Etoile pour aller dire bonjour à un nouveau-né couché dans une mangeoire.
La date de leur visite dépend donc, logiquement, de la date naissance de cet enfant. Quand fête-t-on la naissance de ce prétendu sauveur?
A Noël.
Bien.
Donc, si on veut que l'Epiphanie soit une fête mobile qui tombe toujours un dimanche, il faut que Noël aussi soit une fête mobile, sinon, c'est stupide, ça voudrait dire que les Mages ont mis tantôt 8 jours, tantôt 13 pour trouver la mangeoire sacrée. La distance entre ces deux fêtes est forcément fixe.
Or, c'est curieux, mais Noël tombe chaque année un 25 décembre, depuis qu'un pape a décidé de récupérer cette date proche du solstice d'hiver (fête païenne) pour en faire celle de la naissance du Messie.
Donc, l'Epiphanie est aussi une fête fixe, c'est le 6 janvier, et puis c'est tout, il n'y a qu'à consulter les calendriers de pays moins laïques que le nôtre, tiens, un calendrier allemand, par exemple, chez eux, les "Trois Rois Saints" sont toujours célébrés le 6 janvier.
Ce sont les marchands du temple et les vendeurs de galette qui veulent vous faire croire que l'Epiphanie est forcément un dimanche, jour de repas familial où l'on a le plus de chances de se réunir autour d'un bon dessert.
Comme si on n'en mangeait pas tout le mois de janvier, de la galette!

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Bonne année!

(3 janvier 2009)

Je vous souhaite bien des choses, et surtout des choses bien, pour cette année qui commence.
Et je reviens dès que je peux enchaîner trois phrases sans tousser.

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