Un vendredi au téléphone

(28 février 2009)

9:51
- Allô?
- Librairie [d'à côté], bonjour, vous avez commandé une biographie de Marie Stuart?
- Heu, oui, ça doit être mon mari.
- Elle est arrivée. Vous pouvez lui dire qu'il peut venir la chercher quand il veut.
- D'accord, merci, au revoir.


10:13
- Allô!
- ... mup mup mup ...


10:27
- Allô!
- Bonjour, Machinette, de l'Office Bidule, nous faisons une étude sur votre région...
Madame, je voudrais savoir si vous avez une mutuelle?
- Oui, et je n'ai pas l'intention d'en changer.
- Mais il ne s'agit pas d'en changer...
- Au revoir!


10:58
Ma collègue, qui s'informe de mon état de santé, voudrait savoir si je suis toujours d'accord pour participer à l'évaluation KMK de ses élèves et m'indique aussi qu'elle a refusé de faire quelques heures pour me remplacer en terminale. Parce que, bon, si on n'était pas en train de brader l'Educ' Nat', les remplacements seraient effectués correctement par des TZR.
(Petite info pour les mouchards du ministère chargés de surveiller les blogs des profs: j'ai été absente presque cinq semaines, j'ai une classe de terminale avec des élèves de L et de ES, et bien que j'aie prévenu au bout de 10 jours que ça risquait d'être long, je n'ai absolument pas été remplacée.)


11:22
- Allô! Allô? Allô, allô?
- ...I'm sorry, this is not a valid extension, please try again.
(Celui-là, c'est la troisième fois au moins que je l'ai, me demande bien d'où il vient.)


12:01
- Allô?
- Bonjour, Madame ***?
- Oui.
- Bonjour, Truqchosette, de chez ??? (J'ai oublié, la pub est ratée). Madame, nous voudrions vous offrir un devis pour la réfection de votre cuisine ou de votre salle de bain. Madame, où souhaitez-vous effectuer des travaux? Dans la cuisine, ou dans la salle de bain?
- C'est-à-dire que je ne suis pas propriétaire, alors ce n'est pas moi qui m'occupe de ce genre de choses.
- Un projet d'accession à la propriété, peut-être...
- Non, merci, au revoir!
(Vous avez vu? Ils commencent à insister, maintenant.)


13:39
- Allô!
- Bonjour Madame, je suis Bidule, de la société Princesse de Clèves (gn?), nous organisons ceci cela pour les couples pour l'anniversaire de notre maison. Madame, vous êtes bien retraitée?
- Ah, pas du tout, non!
- Au revoir, Madame!


19:04
Ma belle-mère. C'est K. qui s'y colle.

Libellés : ,

Des progrès, encore des progrès

(23 février)

Pas grand chose à raconter.
J'aurais bien envie de vous montrer les progrès surprenants de Numérobis en graphisme, mais je dois vous avouer que je ne sais pas comment fonctionne le scanner. C'est dommage, parce qu'après ses premiers ronds, la semaine dernière, il vient de dessiner ses premiers bonshommes. "Ils ont les jambes sous la tête, pff!", comme dit son frère, mais enfin ce sont des bonshommes, avec une tête pourvue de "noeuils" (ben oui, une "zyeu", des "noeuils") et d'une bouche, deux grands bras et deux jambes. Je suis très fière.

Libellés : , ,

Le nok Alerouanne

(19 février 2009)

Vous ne savez pas ce qu'est un nok? (Sans doute, vous n'avez pas lu les deux malheureux commentaires du message précédent?)
Moi aussi, je dois dire, j'ai été plutôt déconcertée la première fois que Numérobis a évoqué cette créature. La scène se passait dans la voiture, au retour de chez la nounou, peu après Noël:
"- Maman, ze l'ai retrouvé!
- Quoi?
- Le nok.
- Quoi?
- Le NOK!
- Le nok, mais de quoi tu parles, là?
- Le nok Alerouanne, il faut lui redonner, hein?
- Ah, tu as retrouvé l'orque du Pirate! Oui, on va le prendre pour le ramener à la maison."
Alors, bien sûr, quand, il y a deux jours, et tandis que je le conduisais chez la nounou, la créature a refait une apparition, j'ai tout de suite compris, mais ça ne m'a pas empêchée de me moquer de lui, un peu:
"- Oh, z'ai vu un nok!
- Tu as vu un nok?
- Un noRque!
- Oui, un orque, je l'ai vu aussi, mon bonhomme."
Oui, parfaitement, il y avait un orque sur le chemin conduisant chez la nounou. Sur une affiche publicitaire pour le Marineulande qui fait une promotion pour les vacances... (L'occasion d'aller les voir en vrai?)
En dehors du nok, les dangereuses liaisons et les élisions du français ont donné naissance à quelques mots plus classiques: le "zoiseau", la "népée", le "léléphant" et la "zoreille". J'aime bien la "zoreille", c'est tellement plus logique de dire "ma zoreille" comme singulier de "mes zoreilles" que d'en faire un mot masculin.

Libellés : ,

Comment les têtards deviennent des lutins

(16 février)

Samedi, pour la première fois depuis un bout de temps, j'ai conduit le Pirate à la piscine. J'ai fait quelques courses, et je suis revenue admirer la fin du cours à travers le hublot, tout en surveillant du coin de l'oeil un Numérobis prêt à lancer des graviers sur n'importe qui.
Les garçons en étaient à sauter du bord pour rejoindre ensuite le filin et suivre un parcours peu sportif (il ne fallait même pas mettre la tête sous l'eau). Comme d'habitude, le Pirate et son copain G. s'amusaient à dépasser tout le monde pour faire plus de tours. Mais j'ai bien vu que mon fils choisissait sa trajectoire, et sautait dans l'eau de manière à attraper le fil aussitôt, sans avoir besoin de faire semblant de nager. Quand on leur a demandé de se laisser aller sur le dos, je ne l'ai pas trouvé très convaincant non plus.
A la fin du cours, tous les élèves ont été regroupés d'un côté du bassin, la monitrice en a gardé une dizaine, et les autres sont partis se doucher. G. était déjà dans les vestiaires quand j'y suis arrivée, mais pas le Pirate. Je commençais à me demander s'il ne s'était pas trompé, et s'il n'était pas allé dans le vestiaire des papas (car c'est le sexe de l'adulte accompagnant qui détermine le vestiaire, vu que nous arrivons à l'heure de la sortie des bébés-nageurs, et que le papa de la petite Anna aurait l'air fin, dans le vestiaire des filles, au milieu des mamans qui se rhabillent); mais il y avait deux autres mamans qui attendaient encore leur progéniture.
Ils ont fini par arriver. Le Pirate brandissait une étiquette jaune: "Maman, j'ai bien travaillé, alors je change de groupe!". Sur l'étiquette, le nouvel horaire; le Pirate n'est plus un "têtard 3", il est un "lutin 3, samedi de 11:30 à 12:15". Enfin, il le sera à partir du mois de mars. Jusqu'aux vacances, il reste avec G. Lequel a éclaté en sanglots de voir qu'il n'était pas promu. Pour le consoler, je lui ai dit que peut-être le Pirate changeait de groupe parce qu'il est plus vieux (G. n'a pas encore 5 ans), et puis, quand la maîtresse-nageuse est arrivée (vous me croirez si vous voulez, elle avait DEUX maillots de bain sur le dos), nous avons ajouté que, puisqu'il faisait le stage pendant les vacances, il ferait certainement des progrès et pourrait à son tour devenir un "lutin".
G. est un petit garçon angoissé par ses résultats. J'ai cru comprendre qu'il avait droit aux fameux cours de soutien, à l'école. En tout cas, sa maman m'a raconté que, le jour où ils ont rapportés leurs travaux à la maison, il avait fait remarquer tous les "sourires" qu'il y avait sur ses feuilles, "t'as vu, Maman, c'est bien, hein?". Et je comprends d'autant mieux sa détresse, à la piscine, qu'il est vraiment toujours avec le Pirate, et que, de l'extérieur, ils ont l'air aussi vaillant l'un que l'autre. Il a dû se sentir dévalorisé et abandonné (chez les "lutins", le Pirate va retrouver leur copain M., tandis que G. va se retrouver tout seul).
Néanmoins, je ne crois pas que les moniteurs aient fait une erreur sur la personne en ne "sélectionnant" que le Pirate. En dehors du fait qu'il est possible qu'ils aient voulu le séparer de G., en faisant monter le plus âgé, je pense qu'il était difficile de confondre mon grand échalas édenté avec un autre enfant, cette semaine: des maigres comme lui à qui il manque deux dents, il ne devait pas y en avoir des masses, à la piscine. Peut-être qu'il est, non pas vraiment plus "autonome dans l'eau", mais un peu plus coordonné. Parce qu'il est plus vieux, et parce qu'il a toujours été assez doué, côté motricité. Il doit battre des pieds plus régulièrement que G., et puis c'est tout.
En tout cas, le Pirate était fier comme tout. Lui qui, depuis quelques semaines, demandait quand il allait vraiment apprendre à nager, devrait être servi. Les "lutins" continuent certes à s'amuser dans l'eau, mais ils apprennent aussi les rudiments du crawl, du dos et même du papillon, a dit la monitrice (et non, elle n'a pas parlé de la brasse, qui est la première nage que j'avais apprise, moi). L'idée étant de former des nageurs pour le club, d'ici quelques années.
Le Pirate, futur champion de natation (d'ailleurs, il ne va plus "à la piscine" cet enfant, il va "à la natation").

Libellés : ,

Comment faire dire ce qu'on veut à un sondage

(13 février)

Il a fallu que je retourne au lycée pour régler quelques problèmes de voyage. Si j'ai le temps et le courage, je vous raconterai ça, ça vaut son pesant d'arachides.
Bref, dans mon casier, j'ai trouvé, outre un chèque de contribution au voyage, un sondage déposé par des élèves de première, qui travaillent visiblement sur l'égalité entre homme et femme pour leur TPE.
Première question: "Etes-vous un homme / une femme?" OK, là je sais répondre.
Deuxième question: "Vous avez 18-35 ans / 35-55 ans / 55 ans et plus". Ah, ben, comment dire, j'ai 35 ans, moi, c'est la première ou la deuxième catégorie? Suis-je encore jeune ou déjà presque vieille?
Troisièmement: "A quelle PCS appartenez-vous", tatati, tatata? Alors, déjà, en français, il me semble qu'il faudrait parler de "CSP", pour "catégorie socio-professionnelle", et bon, ensuite, ça m'énerve de devoir cocher "cadre".
Quatrième question, pour savoir si mon ménage comporte 2 personnes, ou plus. Ah tiens, je n'ai pas le droit d'être célibataire?
Cinquième question: "Le temps consacré aux tâches ménagères doit être le même pour l'homme et la femme. Vous êtes... tout à fait d'accord avec cette proposition / plutôt d'accord", nanani, nanana... Je ne vais pas dire que je ne suis pas d'accord, mais quand même, à mon avis, il faut nuancer: ça dépend de la disponibilité de chacun. Chez nous, il est clair que K. a joué un rôle plus important il y a deux ans, quand j'avais une heure de trajet jusqu'au lycée, et que sa part a augmenté dernièrement du fait de ma maladie.
Suivent des questions sur la fréquence à laquelle moi et mon conjoint nous occupons du linge, de la vaisselle et du ménage ("passer l'aspirateur, le balai, la serpillière etc"). D'où il ressort que c'est moi qui m'occupe de 80% des tâches ménagères, au moins.
Sauf que. Il n'y a aucune question sur la cuisine, tâche ménagère forcément quotidienne, ni sur les courses. Ce qui rééquilibrerait pourtant drôlement les choses, dans mon ménage, vu que c'est K. qui fait à manger (sauf le mercredi midi), et qui, du même coup, s'occupe aussi de la plupart des courses.
Est-ce que les gens qui ont conçu ce sondage considèrent que, de toute façon, c'est la femme qui fait les courses et la cuisine? Est-il possible que ce sondage soit orienté pour arriver au résultat que, décidément, les hommes sont des bons à rien en matière de tâches ménagères?
Je ne sais pas si j'aurai l'occasion de retourner au lycée pour rendre cette feuille. Mais en tout cas, elle sera assortie d'un petit commentaire: les résultats sont biaisés, parce que les questions sont incomplètes.

Libellés : ,

Bibliophilie

(11 février 2009)

Quand j'étais petite, l'un des rituels des vacances d'été était le passage à la "Librairie Acadienne", dans un centre commercial d'une ville universitaire du Nouveau-Brunswick. Ma soeur et moi attendions ce moment avec plus ou moins d'impatience, il s'agissait de trouver un livre neuf (ou deux) pour remplacer ceux qui avaient été apportés de France et dévorés depuis le début du séjour. Nous ressortions avec nos livres et un marque-page bleu blanc jaune, et Papa allait faire un tour chez "Coles", papetier-libraire anglophone (où il m'a d'ailleurs acheté un "501 German Verbs", sorte de Besch_relle au rabais - puisque l'édition française a 1001 verbes, je crois - que j'ai encore).
La passion des livres est en quelque sorte héréditaire. Certes, je n'ai pas encore une bibliothèque de 5000 volumes comme mon papa, mais K. et moi devons dépasser le millier de livres, et les enfants sont déjà atteints par le virus. Presque à chaque fois qu'il passe devant une librairie ou un marchand de journaux, le Pirate réclame qu'on y entre. Et ce n'est pas juste pour accumuler du papier.
Samedi, je suis allée le conduire à un anniversaire. En arrivant, il s'est dépêché de mettre son déguisement comme les copains. Et quand je suis retournée le chercher, j'ai entendu, en montant, des enfants qui jouaient un peu bruyamment. Sauf que, une fois dans l'appartement, j'ai découvert que le Pirate ne faisait pas de bruit. Il n'était pas devant le jeu vidéo, il ne courait pas dans le couloir. Non, il était assis tranquillement dans la chambre, en tenue normale, et en train de "lire" une BD. Il peut rester longtemps à suivre le fil d'un récit illustré. En fait, il analyse parfois si finement les images qu'il comprend l'histoire presque aussi bien que quelqu'un qui la lit. Il faut dire qu'il a de l'entraînement: tout petit déjà, à la crèche, il paraît qu'il s'isolait pour prendre un livre.
Je me demande comment cela va évoluer quand il saura effectivement lire.
Quant à Numérobis, il n'est pas en reste: "l'hissoire" du soir est un rituel auquel il ne faut pas manquer. Il en connaît quelques unes par coeur. Et parfois, quand il n'a pas envie de faire la sieste, il pioche dans les magazines empilés à côté de son lit.

Libellés : ,

Dans ma tête

(9 février 2009)

En ce moment, je blogue dans ma tête. Sur le Pirate, surtout.
Evidemment, vous n'en voyez rien, parce que je n'arrive pas à mettre en forme pour publier. De toute façon, j'ai l'impression que vous boudez un peu, aussi.
En fait, j'ai la tête ailleurs, occupée que je suis à régler les derniers problèmes pour mon voyage en Germanie (la SNCF qui met presque deux mois à envoyer un devis nettement plus élevé que prévu et qui vous laisse dix jours pour payer, j'adore, les parents d'élèves aussi), plus ou moins à distance, puisque je suis toujours en arrêt maladie.
Ca ira mieux quand on sera revenus...

Libellés :

Comprendre

(7 février 2009)

La maîtresse du Pirate étant malade toute la semaine (et pas remplacée, non mais oh, faut pas rêver; moi, ça fait trois semaines que mes élèves n'ont pas cours, alors!), il a passé quelques jours à la maison. A été très impressionné d'aller me chercher à l'hôpital mardi (il faudrait peut-être que je vous raconte son stress). Et m'a accompagnée au lycée, où j'avais des papiers à remettre pour mon voyage, vendredi.
En rentrant, et comme nous passions devant une école primaire à l'heure de la récréation, il a demandé:
- C'est ça, ta deuxième école? (Car il sait que je travaille sur deux établissements.)
- Ah, non, c'est pas là, c'est plus loin, mais on n'ira pas.
- Alors ton voyage, là, quand tu vas aller voir les phoques, c'est avec l'école où on a été?
- Oui.
- Et tes élèves, ils ont deux écoles?
- Ah, non, mes élèves, ils vont dans une seule école.
- Tu as des élèves dans une école, et dans l'autre école, c'est d'autres élèves.
- C'est ça.
- Et quand tu es dans une école, les élèves de l'autre école, ils restent chez eux. (Ben oui, quoi, quand la maîtresse n'est pas là, ce n'est pas la peine de venir!)
- Ah, non, c'est un peu plus compliqué.
Tu vois, toi, avec ta maîtresse, tu fais de l'écriture, de la lecture, enfin tu apprends, du dessin, du calcul. C'est la même maîtresse qui fait tout. Mais moi, je ne fais que de l'allemand. Et le monsieur à qui j'ai parlé dans l'escalier, lui, par exemple, il fait les maths, le calcul. Alors, quand les élèves ont fait un peu d'allemand, après, ils vont le voir pour faire du calcul; et ensuite, ils vont voir une autre dame pour faire de l'écriture, on appelle ça du français; et après, ils vont faire de l'anglais...
- Ah, d'accord.
Bon, je ne lui ai pas expliqué qu'en plus, dans chaque école, j'avais plusieurs classes. Ni la subtilité des emplois du temps. Mais je trouve que je m'en suis pas si mal sortie. Et je crois qu'il a compris la notion de "matière", puisqu'ensuite, il m'a expliqué qu'ils avaient commencé une activité "langage", mais qu'il ne savait pas quand ils pourraient terminer.

Post Scriptum en forme de coup de gueule: pourquoi, quand la maîtresse est malade et que je (ou K.) garde mon fils pour ne pas surcharger l'Atsem ou les autres instits (mardi, elles étaient deux absentes), je dois quand même payer la cantine?

Libellés : , , ,

Bronches dilatées

(5 février)

Avec un peu de retard, voici des nouvelles de mes expériences sur le système de santé et les différents examens qu'on peut passer.
Bon, radio, prise de sang, on a commencé par du classique.
Ensuite, il y eu le scanner. Un peu moins classique, même si les gens qui patientaient dans la salle d'attente ont passé leur scanner à peu près comme une radio, au fond. Juste un peu moins déshabillé. Car, personnellement, pour ma "tomodensitométrie thoracique", j'ai eu le droit de garder un t-shirt. Pas le soutif, évidemment, le laser pas plus que les rayons X n'aiment les agrafes métalliques ou les armatures.
Je m'attendais à passer dans un tube, mais il faut croire que mon image du scanner datait un peu. Celui-là était un anneau dans lequel le matelas (très confortable) glissait assez rapidement. La machine a dit trois fois, avec une voix d'homme: "Inspirez. Bloquez la respiration, ne bougez plus, ne respirez plus. Vous pouvez respirer normalement", et puis c'était fini.
Enfin, pas tout à fait fini, parce qu'il a fallu attendre l'avis du médecin. "Vous fumez?" Non! "Vous avez déjà eu des infections respiratoires, des épisodes de toux?" Non. et c'est là que ça cloche un peu, voyez-vous, car il paraît que j'ai les bronches dilatées, et que ça ne s'explique que par des infections à répétition, ou sans doute du tabagisme (mais même de manière passive, je ne suis plus exposée au tabac depuis une bonne dizaine d'années).
Le lendemain, mardi donc, avait lieu un examen un peu plus complexe, au doux nom d'endoscopie bronchique, ou broncoscopie. Prière d'arriver à jeûn à l'hôpital. J'avais oublié ma carte vitale, mais il faut croire qu'ils me connaissent, depuis la naissance de Numérobis, parce que la secrétaire a quand même réussi, rien qu'avec l'attestation, à sortir un papier avec toutes mes coordonnées. Munie de ce bon de circulation, je me suis rendue au sixième étage, où j'ai été accueillie par une charmante infirmière, installée sur un lit d'examen, cachée sous une chemise d'hôpital (on va peut-être enlever le pull, d'abord, hein, sinon je vais avoir trop chaud), branchée du doigt sur un appareil qui mesure le rythme cardiaque (autour de 74 BPM, c'est en dessous de la moyenne, qui doit être de 77, j'ai lu ça récemment quelque part) et la saturation en oxygène (autour de 100, je crois).
Après quoi, sans vérifier si j'avais une allergie, elle m'a mis le masque qui m'envoyait un mélange de salbutamol, de xilocaïne et d'un troisième truc dont je n'ai pas réussi à lire le nom sur l'affichette, afin d'anesthésier mes voies respiratoires. Ca a duré un bout de temps, pendant lequel je contemplais le poster représentant les images de bronches normales. On aurait dit des yeux, ou plus exactement la partie supérieure de têtes d'extra-terrestres (oui, l'anesthésie a des effets secondaires).
Le médecin est arrivé, s'est présenté comme le mari de sa femme (la pneumologue qui m'avait envoyée à lui), m'a dit qu'elle avait eu des résultats de labo, mais sans préciser lesquels (et a priori, quand le labo téléphone au médecin, c'est qu'il y a quelque chose qui cloche) et a regardé le scanner. Après quoi il a expliqué à l'infirmière qu'il irait peut-être aussi "au contact".
Et puis, il a pris sa sonde. L'a introduite dans la narine droite. J'ai fermé les yeux. Apparemment, ça ne passait pas, il est ressorti pour passer par la narine gauche. Je me demande ce qui ce serait passé si ça avait bloqué de ce côté-là aussi. Mais non, il est descendu jusqu'à la glotte, dont l'un des rôles, est, je le rappelle, d'empêcher tout liquide ou solide de passer dans les poumons. Donc, même sous anesthésie, il a fallu forcer un peu le passage, ce qui n'était pas franchement agréable. Après quoi il m'a dit en rigolant que je pouvais rouvrir les yeux. Quand il est arrivé dans le poumon gauche, l'infirmière a dit "Han, mais elle est pleine!", admirant l'encombrement évoqué par les images de la radio et du scanner. Et oubliant aussi que "elle" était là et entendait tout.
C'est maintenant que vient la partie amusante de l'examen. D'abord, ils ont pompé un peu des mucosités qui m'encombraient ("c'est vert"). En fait, d'après ma pneumologue, son mari a même trouvé qu'il pompait beaucoup. Ensuite, l'infirmière a pris une seringue qui m'a parue énorme pour injecter, toujours via la sonde qui passait par mon nez (et sous mes yeux, donc) un peu de sérum physiologique. Oui, parfaitement, ils ont envoyé du liquide dans mon poumon. Mais ils l'ont aspiré aussitôt, enrichi de germes, pus et autres mucosités. En fait, l'infirmière a évoqué l'idée que ça me ferait du bien, et ça m'a effectivement dégagée. Surtout qu'il y a eu une deuxième injection. Et là, mon poumon s'est révolté, non mais oh ça va bien d'essayer de me noyer, là, je ne suis pas d'accord, et donc j'ai craché un peu. Le haricot sur mes genoux attendait juste ça, je l'avais repéré, l'infirmière m'a aidée à l'attraper et a aussi essuyé ma bouche, parce que bon, avec l'anesthésie, j'étais un peu comme chez le dentiste, la lèvre molle.
Et voilà, c'était fini, il n'y avait plus qu'à envoyer les prélèvement au laboratoire pour identifier enfin le responsable de cette pneumopathie. Mon rythme cardiaque était monté à 100 et la saturation en oxygène avait baissé à 80, il fallait attendre qu'elle remonte bien au-dessus de 90 pour pouvoir partir. Pendant ce temps, le médecin examinait les radios et dictait son compte rendu, tout bas en marmotant, comme si je ne devais pas entendre. C'est drôle, mon chirurgien, quand je me suis cassée la jambe, faisait exactement l'inverse: il dictait tout haut devant moi, et en me regardant pour vérifier que j'avais bien compris.
L'infirmière a appelé K. pour qu'il vienne me chercher, et effectivement, je tenais à peine debout. J'ai été patraque tout le reste de la journée, pour un examen somme toute mineur. Je n'avais pas le droit de manger tout de suite (la glotte étant anesthésiée, je risquais des "fausses routes"), et j'ai eu pitié du papy qui arrivait du service pour passer à son tour une fibroscopie, parce que, non seulement il était à jeûn depuis la veille, mais en plus, il allait rater le repas de midi.
Le lendemain, j'ai revu ma pneumologue, qui m'a trouvée mieux; elle m'a aussi expliqué les résultats qu'elle avait eu du labo: deux positifs, alors que normalement ces machins-là ne cohabitent pas. Enfin, elle attend les analyses du prélèvement pour me donner éventuellement un antibio, mais ce n'est même pas sûr, parce qu'en fait, j'ai l'air d'aller mieux toute seule. Elle m'a aussi expliqué que, les bronches dilatées, ça ne pouvait pas être juste à cause de cette infection-ci, et qu'il allait falloir chercher la cause de ce soucis, mais plus tard.
En attendant, pour guérir, je dois rester au chaud. Alors elle a regardé pour prolonger mon arrêt, et elle a ri, parce qu'elle voulait mettre au moins un semaine, et qu'elle a vu que les vacances commençaient dans quinze jours. Donc, je ne reprendrai pas les cours avant le mois de mars. Ca aura fait de sacré vacances aux élèves!

Libellés : ,

Croquettes économiques

(2 février)

Ce qu'il y a de bien, avec les croquettes de marque distributeur, c'est qu'on fait des économies sur deux tableaux: d'abord, évidemment, elles sont moins chères que les Friskas. Ensuite, les chats les aiment moins, en mangent donc moins, et le paquet dure plus longtemps.

(Demain, si je ne suis pas trop naze, un vrai billet sur mes expériences médicales.)

Libellés : ,