Au ralenti

(29 octobre)

Les vacances. Ah, comme elles font du bien. J'ai l'impression de vivre au ralenti, et de ne presque rien faire de ce qui devrait l'être.
Les deux grands sont chez mes beaux-parents, il ne reste que le P'tit Mousse. Je l'aurais bien largué aussi, mais une semaine, ça me paraissait un peu long, étant donné qu'il ne connaît pas si bien que ça ses grands-parents, d'une part, et qu'il fait ses dents, d'autre part (les 4 incisives du haut en 10 jours, je trouve que ma belle-mère a le droit de dormir, la nuit). Donc il me reste ma petite boule de bonheur pour me sentir moins seule dans cette grande maison. Et les deux boules de poils prêtes à faire bouillotte pour la sieste.
La sieste. Je l'ai faite beaucoup, ces temps-ci, et visiblement, j'en avais besoin. Je me sens beaucoup mieux, plus sereine, depuis que j'ai dormi. Je dors encore, et en bavant, et sans entendre les plaintes nocturnes de mon bébé (ah bon, il a geint pendant deux heures, il y a deux nuits?), preuves que mon corps a besoin par-dessus tout de repos.
Pourtant, j'ai promis à ma soeur de trier les vieux vêtements des enfants, histoire de lui envoyer un peu de linge pour son squatteur. Le salon a grand besoin d'un coup d'aspirateur (sinon, la serpillère tournante qu'est mon P'tit Mousse risque bien d'avaler n'importe quoi!). Les genoux des pantalons du Pirate réclament un coup d'aiguille. Il y a des devoirs d'élèves qui ne se corrigeront pas tous seuls, même en restant sur mon bureau...
Inutile de faire une liste, je sais bien que dix jours de vacances, c'est trop court pour se reposer ET mettre de l'ordre dans ses affaires. Surtout quand il faut s'occuper aussi des affaires des autres!

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In vino veritas...

(26 octobre)

Non, je ne me suis pas mise à boire. D'ailleurs, j'ai lu récemment qu'une étude tendrait à prouver que ces histoires de buveurs modérés en meilleure santé que les autres, c'est du pipeau: en fait, les gens qui boivent avec raison (je veux dire, raisonnablement) sont tout simplement de milieux sociaux plus favorisé et pratiquent plus souvent une activité sportive que les buveurs impénitents auxquels l'alcool ruine la santé. Les deux verres de vin quotidiens ne sont qu'une partie de leur bonne hygiène de vie, et rien ne montre qu'ils l'améliorent (même si les vendeurs d'alcool ont encore publié des résultats indiquant des produits anti-cancer dans le vin de table).
Bref, je ne bois qu'exceptionnellement, et je n'ai pas l'impression de m'en porter plus mal.
Néanmoins, je me pose une question, suite à une discussion que nous avons eue avec K. Il fait la cuisine et consomme de l'alcool, et prétend que, l'un dans l'autre, nous consommons nos 5 fruits et légumes quotidiens. Ce que je conteste. D'abord, il n'y a pratiquement jamais de fruits sur la table; sauf quand j'ai été récemment faire les courses. Ensuite, si nous mangions ce qu'il faut de légumes, est-ce que la question qu'il pose rituellement le mercredi soir pour savoir ce que nous avons mangé le midi en son absence serait: "du riz ou des nouilles"?
D'où ma question: peut-il compter comme une portion de fruit chaque verre de vin bu? En effet, si c'était du jus de raisin non fermenté, on me dirait que oui, bien sûr, ça compte. Et dans ce cas, il avale facilement trois portions de plus que moi.
Mais je n'ai pas pour autant l'intention de me convertir à l'alcool. Je préfère acheter des potimarrons au papa de M. (qui ne s'appelle même pas M..., en fait!) et me faire des blettes, comme hier midi. Ca au moins, c'est bon!

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Laxisme

(22 octobre)

Déjà, élève, les pions qui copinaient avec mes congénères, ça m'énervait. Il me semblait qu'un surveillant digne de ce nom ne devait pas papoter avec les oies qu'il était censé garder. Surtout que, bien sûr, les copains du pion n'étaient pas des plus sages.
Alors, quand, rentrant l'autre jour dans le bureau de la CPE pour lui remettre trois carnets confisqués (au bout de trois observations, c'est une heure de colle, "apporter le carnet à la vie scolaire"), j'ai trouvé là un troupeau d'élèves bavardant gaiement, j'ai trouvé ça un peu curieux. D'autant qu'il y avait précisément, dans ce troupeau, les trois gamines dont les carnets étaient entre mes mains. Et de quoi discutaient-elles, avec la CPE? De devoirs? D'emploi du temps? Que nenni. L'autorité était en train de leur montrer des photos de sa petite fille. L'enfant est adorable, certes; mais les élèves ne sont pas les copines de la CPE. Ce genre de conversation me paraît relever d'un registre autre que celui de la supériorité hiérarchique.
Je commence à comprendre pourquoi mes collègues se plaignent du laxisme de la CPE.
Heureusement, ce soir, ce sont les vacances, et j'ai dix jours pour penser à autres chose que ces greluches.

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En sandwich

(19 octobre)

Vous avez dû remarquer que Numérobis n'est plus très présent sur ce blog. Je parle du petit dernier, le trop mimi qui me fait des gros bisous (bon, ok, des suçons, mais l'intention y est), du Pirate qui m'épate, mais pas de l'enfant du milieu, celui qui est coincé entre les deux autres.
Je crois qu'il a du mal à trouver sa place. Et que les remarques de K. ("T'es encore un bébé, ou quoi?") ne l'aident pas forcément. Difficile, d'être toujours le deuxième. Pas facile, de laisser sa place de dernier à ce bébé qui devient de jour en jour plus compétent et plus intéressant.
Alors, c'est probablement une bonne chose qu'il aille à l'école de musique, le mercredi après-midi. Le Pirate, cette semaine encore, fera de la voile, et Numérobis sera presque seul avec moi. Je l'emmènerai probablement à pied, et ce sera notre moment à tous les deux, la poussette comptant pour presque rien (le P'tit Mousse s'y endort, d'habitude). C'est son activité à lui, ce qui le distingue des autres, ce qui pourrait être son point fort.
A l'école, il n'a pas de véritable ami, paraît-il. Des copains, comme ça, qu'il voudrait dominer (comme son frère le domine; ce rôle de petit chef m'agace au plus haut point). Seulement, il ne parle pas beaucoup d'eux, à la maison. Pourtant, en rentrant, ce matin, la petite voisine m'a demandé "Il est où ton copain Mumérobis à toi?", et j'ai répondu qu'il était déjà à l'école, où elle allait sans doute le rejoindre. Et la maîtresse ne semble pas avoir envie de se plaindre de son attitude.
Je voudrais qu'il se sente mieux dans sa peau, et qu'il éprouve moins souvent l'envie de me dire "c'est trop nul!", mais je ne vois pas trop comment je pourrais l'aider.

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Codes

(16 octobre. Non, je blogue pas le samedi, je programme!)

Parlons codes.
Pas code de la route, ni code hauturier. Pas non plus "dressing code", je suis loin de le maîtriser m'en soucier. Quant au code html...
Non, je veux parler de tous ces codes et identifiants qui envahissent nos vies. enfin, les vôtres, je ne sais pas, mais la mienne en fourmille.
Ce fût d'abord le code d'entrée, pour l'immeuble de mes parents (CA 412, ça fait plus de 20 ans qu'il m'encombre la cervelle, et il a mainte fois changé depuis).
Puis le code de carte bancaire. Non, celui-là, je ne vous le donnerai pas. Ma banque ayant des services en ligne, j'ai bien sûr aussi un identifiant et un mot de passe que je connais par coeur pour accéder à ces services.
Le numéro de sécu, ça compte? En tout cas, il y a aussi un code pour s'identifier au téléphone ou sur internet.
Et puis le NUMEN, mon numéro de prof, "aléatoire" mon oeil, tous les NUMEN de mes camarades de promo commencent pareil, les 5 premiers éléments sont codés.
Il y a bien évidemment l'identifiant et le mot de passe de mon fournisseur d'accès, et ceux de mon hébergeur de blog.
Et puis le mot de passe pour commander sur les 3 Redoutables Ânes (oui, le même pour tous les vendeurs de vêtements) et celui d'Ah-ma-zone, et encore celui de la Fnaquéveiletjeux. Tout ça, dans ma tête.
Vous en voulez encore? Pour accéder au "réseau pédagogique" de chacun des établissements où je travaille (et en comptant le lycée de rattachement, ça fait trois), j'ai chaque fois un identifiant et un mot de passe. Ils ont fait très fort: bien que l'identifiant soit forgé sur mon nom de famille, il est différent à chaque fois! Ensuite, si je veux rentrer des notes, il faut que je donne encore un autre identifiant et un nouveau mot de passe. La schizophrénie me guette.
Je vous ai parlé de mon numéro d'assuré, et du code pour accéder aux services en ligne, de la CAF, qui m'a envoyé un nouveau numéro de bénéficiaire (m'est avis qu'un numéro national limiterait les fraudes, mais là n'est pas la question) sans le code secret qui va avec ?
Et tous ces sites qui veulent que je crée un compte pour me livrer, me laisser accéder à certaines pages, me fournir un service?
Stop!
Ma mémoire est saturée, je n'en peux plus, de tous ces codes...

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Dans tous les sens

(14 octobre 2010)

Un des enjeux de l'examen du neuvième mois, chez le médecin, est de savoir si l'enfant "se déplace". Le mode de locomotion n'est pas précisé, et pour cause: il varie d'un enfant à l'autre, même si la majorité des bébés rampe ou marche à quatre pattes. (Le Pirate avait commencé par ramper... sur le dos!)
Néanmoins, je pense que la locomotion doit être autonome, et que par conséquent, les reculades du P'tit Mousse balançant furieusement son transat ne comptent pas. Il a modéré ses transports, mais il y a quelques semaines, il pouvait parcourir deux ou trois mètres en transat.
Depuis, il a découvert qu'il pouvait bouger lui-même. Il se tourne du dos sur le ventre et du ventre sur le dos, il pivote, sur le dos ou sur le ventre. Je ne peux plus le laisser cinq minutes à un endroit et espérer le retrouver dans la même position. Il cherche des jouets à attraper, il regarde tout autour de lui, il est heureux comme tout. Bientôt, il trouvera un moyen de diriger véritablement ses mouvements vers un but, et il se déplacera.
Et alors, s'en sera fini de notre tranquillité.

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10 heures: DT

(12 octobre)

J'ai passé tellement d'heures sur les fauteuils de dentistes que j'ai une abréviation, quand je note mes rendez-vous dentaires sur mon agenda.
Ce matin, j'y retourne. Ou plutôt, je teste moi-même la dentiste locale qui s'est occupée des caries du Pirate.
Et pourquoi?
A cause d'un dra-gi-bus. Parfaitement. J'aurais dû me douter que ce n'était pas une bonne idée d'accepter l'offrande de Numérobis (il y a eu un milliard d'anniversaires, dans sa classe, depuis la rentrée, nous croulons sous les bonbons) et de croquer cette boule de sucre. La dernière fois que j'ai mangé des dra-gi-bus, c'était il y a très longtemps, et l'effet avait été le même. C'est d'ailleurs pour ça que ce genre de friandise était banni de la maison.
Les dra-gi-bus, ça colle aux dents. Et ça arrache les plombages, amalgames et autres petits bouts de dents pas solides. Je m'en suis souvenue en sentant quelque chose de dur, au milieu de la boule sucrée. Et j'ai maintenant une fissure dans une molaire. Il y avait forcément quelque chose, là, avant. Probablement un plombage, suite à une carie. En tout cas, il est urgent de reboucher le trou, si je ne veux pas que des cochonneries s'y installent.
Et donc, tout à l'heure, je vais vaillamment retourner chez le dentiste.

Notez que les caramels et autres car-am-bar ont la même propriété: une de mes élèves a pratiquement arraché une de ses dents en mangeant un car-am-bar (oui, mes élèves ont les dents qui bougent!).

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Pas envie

(7 octobre)

En ce moment, au lieu d'écrire des inepties sur le web, je devrais être en train de préparer mes cours pour demain.
De corriger les exercices de compréhension orale d'élèves qui ne se donnent même pas la peine d'écouter correctement. (Non mais franchement, je passe à des troisièmes une antique cassette de quatrième, milieu d'année, et ils ne comprennent pas?)
Ou alors, je pourrais remplir mon cahier de texte numérique. Celui que les parents pourront consulter quand ils auront le code. Celui que les élèves n'iront pas voir plus que les bons vieux cahiers papier pour vérifier les devoirs.
Mais je suis fatiguée. J'ai besoin de vacances.
Tout le monde, me direz vous, et les élèves en premier lieu, je le vois bien avec mes propres enfants, qui sont épuisés, le soir, quand je vais les chercher (malgré tout trop tôt à leur goût) à la garderie.
Il n'y a que le P'tit Mousse qui soit en forme. Levé à 6 heures pour son premier biberon, et de bonne humeur toute la journée, tant qu'on ne perturbe pas ses rythmes de sommeil.
Alors, le soir, en rentrant, quand je lui donne son bain, je le chatouille et je profite de ses rires et de son bonheur. Et ça me redonne le sourire.

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Les Bretons sont têtus (et équipés pour la pluie)

(5 octobre 2010)

Bon, samedi, il y avait la manif. Enfin, les manifs contre la réforme des retraites.
Et il y en avait une dans ma préfecture.
Et il pleuvait. Du bon crachin breton qui mouille, en alternance avec de grosses bourrasques. Il y avait de quoi être trempé, un Niçois n'aurait pas mis le nez dehors.
Mais le Breton, c'est bien connu, est têtu. Surtout quand il s'agit de défendre ses avantages. Et donc, les habitants de la pointe Sud voulaient manifester, coûte que coûte.
Aussi se sont-ils rendus, par petits groupes, vêtus de leurs cirés jaunes parkas rouges, chaussés de bottes et parfois munis d'un parapluie (mais pas toujours, le parapluie n'étant pas très commode quand il s'agit de tenir une banderole) vers le point de ralliement. Et les petits groupes, venus des différents coins de la ville où l'on pouvait se garer, se dirigeaient, discutant calmement, parfois en famille (les enfants sont toujours ravis de sortir bottés), vers la place indiquée comme point de départ. Parkas rouges, capes de pluies bleues, cirés blancs, bottes bariolées, sacs poubelles (ah, ben oui, certains ont fait avec les moyens du bord), pantalons de ciré et parapluie ont garanti à chacun l'étanchéité nécessaire à un défilé sous la pluie.
Il y avait du monde. Plus que les conditions météo ne le laissaient présager. Et rien que ça, c'est une preuve de la détermination des gens.

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Ca sent l'automne

(1er octobre)

Les 3 Redoutables ont fini par m'envoyer leur catalogue automne-hiver.
Il pleut (si, jusque là, il faisait beau, bandes de mauvaises langues!).
J'ai remis les couettes sur les lits des enfants.
Il va falloir que je commande des vêtements d'hiver en taille 12 mois pour le P'tit Mousse (ben oui, en 12 mois, j'ai surtout des shorts). Mais curieusement, j'ai déjà des vestes bien chaudes.
Dans un de mes collèges, ils ont mis le chauffage; dans l'autre, les collègues râlent.
Si je veux que les couches du bébé sèchent, il faut que j'utilise le sèche-linge.
Les deux grands ont retrouvé leurs chaussons.
J'ai échangé la couverture sur notre lit contre une plus épaisse.
Les chattes sont collantes (c'est bien, ça fait bouillotte).

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